TDAH et impulsivité verbale : pourquoi il "répond" tout le temps ?

« Il coupe la parole »,
« Il me répond »,
« Il ne peut pas s’empêcher de dire ce qu’il pense »…

Quand un enfant TDAH interrompt sans cesse, réagit au quart de tour, ou “répond” aux adultes, cela peut rapidement créer des tensions à la maison comme à l’école. Mais derrière cette attitude qui paraît provocante ou insolente… il y a souvent un cerveau qui déborde.

🔍 Pourquoi mon enfant “répond” tout le temps ?

👉 Son cerveau fonctionne en immédiateté.
Chez les enfants TDAH, le filtre inhibiteur est affaibli. Ils pensent, ils parlent. Sans passer par la case “je réfléchis avant de dire”. Ils n’ont pas l’intention de provoquer : leur cerveau ne laisse pas le temps de freiner.

👉 L’émotion parle avant la raison.
Un enfant TDAH peut se sentir jugé, frustré, ou mal compris… et réagit aussitôt, sans recul. Il ne cherche pas forcément à défier l’adulte. Il cherche souvent à se défendre ou se faire entendre, mais de façon brutale.

👉 Il a du mal à attendre son tour.
L’impulsivité verbale, c’est aussi parler sans lever la main, couper la parole, interrompre les autres, parce que son cerveau n’arrive pas à garder l’information en attente. Il faut que ça sorte, tout de suite, sinon c’est oublié.

🧩 Exemple concret

🗣️ Vous dites :
"Il faudrait que tu ranges ta chambre."
Et il répond :
"Mais j’ai pas eu le temps ! Tu dis toujours ça ! Toi aussi tu laisses traîner !"

🔍 Ce qu’il vit intérieurement :
Stress, culpabilité, injustice… L’émotion monte d’un coup, et sort en mots mal ajustés.

🧠 Ce n’est pas un problème d’éducation, mais un fonctionnement neurologique

Oui, l’enfant doit apprendre à freiner, à respecter, à s’exprimer autrement.
Mais le punir pour chaque réponse mal placée est souvent contre-productif. Cela ne renforce pas le contrôle : ça aggrave la colère, ou crée de la honte.

✔️ Comment réagir face à l’impulsivité verbale ?

✅ Gardez votre calme, même si le ton monte.
Montrez que vous restez adulte, stable, et que vous ne réagissez pas à chaud.

✅ Recadrez sans humilier :
"Je comprends que tu sois énervé, mais tu peux me le dire autrement."

✅ Mettez un “frein verbal” en place :
"Tu peux me dire ce que tu veux, mais après que j’ai fini ma phrase."
"Si tu te sens énervé, attends 3 secondes avant de parler."

✅ Entraînez-le à s’exprimer autrement, hors conflit :
Avec des jeux de rôle, ou en revenant sur une scène passée :
"Qu’est-ce que tu aurais pu dire à la place ? Comment tu te sentais vraiment ?"

✅ Valorisez chaque progrès. Même s’il se reprend après coup.
Le simple fait de dire "Pardon, j’ai mal parlé", c’est un pas immense.