Hypersensibilité aux critiques chez les enfants TDAH : pourquoi ils réagissent si fort ?

Pourquoi il réagit autant à une remarque anodine ?

Une simple phrase comme “tu t’es trompé” peut déclencher une vraie tempête : cris, repli, pleurs, voire rejet total. Ce n’est pas une question d’éducation ni une attitude exagérée. Le cerveau TDAH fonctionne différemment.

Chez ces enfants, le système émotionnel est en suractivation. L’amygdale (centre d’alerte du cerveau) perçoit la moindre remarque comme un danger potentiel. Et comme leur cortex préfrontal (zone de recul et d’analyse) est moins mobilisable sous stress, ils réagissent à chaud, sans filtre.

Ce qu’ils ressentent intérieurement… mais ne disent pas :

• “Je suis nul”

• “Je déçois tout le monde”

• “Je suis toujours celui qui gâche tout”

• “Ils ne m’aiment pas vraiment”

👉 Ces pensées automatiques prennent le dessus. Et l’enfant explose, fuit ou se bloque. Pas par caprice, mais parce que son cerveau se protège.

3 erreurs à éviter quand votre enfant TDAH réagit mal à une critique

❌ 1. Lui parler pendant la crise

Quand il est en pleine surcharge émotionnelle, il ne peut pas vous entendre. Toute tentative de raisonner sera vécue comme une attaque.

❌ 2. Employer des phrases dures

“Tu fais toujours n’importe quoi !” ou “Tu ne comprends rien !” ne font qu’enfoncer l’estime déjà fragile de l’enfant.

❌ 3. Minimiser son émotion

“C’est bon, c’est rien !” nie son ressenti. Il se sent alors incompris, ce qui peut aggraver son repli ou sa colère.

Comment réagir autrement (sans le surprotéger)

✅ Attendez qu’il soit régulé pour reprendre la discussion à froid.

✅ Reformulez avec douceur :

“Je vois que c’était dur pour toi, mais on peut trouver une autre façon de faire.”

✅ Faites équipe avec lui :

“Qu’est-ce qu’on pourrait mettre en place pour que tu te sentes plus sûr de toi la prochaine fois ?

Ce n’est pas un défaut de caractère : c’est neurologique

Ce type de réaction est fréquent et logique chez un enfant TDAH. Il a un seuil de tolérance plus bas à la frustration, et une hyper-réactivité émotionnelle. Ce n’est pas un problème d’intelligence ni de volonté : c’est une immaturité de certaines connexions cérébrales, encore en développement.