
Chez un enfant avec TDAH, l’estime de soi est souvent l’un des premiers dommages collatéraux du trouble. Et ce, bien avant le diagnostic.
Parce qu’il bouge trop, oublie souvent, fait des erreurs, se fait reprendre sans cesse…
Petit à petit, il finit par croire que tout est de sa faute, qu’il n’est pas assez bien, pas comme les autres.
Et quand l’environnement scolaire ou familial en rajoute — même sans le vouloir — par des critiques répétées, des comparaisons, ou des remarques maladroites…
L’enfant intègre le message : « Je suis nul ».
Mais bonne nouvelle : on peut agir. Et plus tôt on le fait, plus on limite les dégâts.
Pourquoi l’estime de soi est si fragile chez les enfants TDAH ?
Un enfant TDAH vit beaucoup d’échecs répétés :
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Il oublie un devoir → on lui dit qu’il n’est pas organisé
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Il parle sans lever la main → on le gronde pour insolence
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Il court partout → on le traite d’agité, voire d’insupportable
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Il fait tomber un verre → on soupire encore une fois
Tous ces petits événements du quotidien finissent par peser. Car même si ce n’est pas intentionnel, l’enfant entend chaque jour qu’il dérange, qu’il fait mal, qu’il devrait faire autrement.
Et comme il ne comprend pas toujours pourquoi il agit ainsi (impulsivité, agitation, distractions…), il pense que c’est lui le problème. Pas le trouble.
Ce que vous pouvez faire, concrètement, pour préserver son estime de soi
Voici 6 leviers puissants pour l’aider à se sentir capable, aimé, et confiant malgré les difficultés :
✅ 1. Valoriser les efforts, pas uniquement les résultats
Un enfant TDAH peut essayer très fort… mais sans arriver au bout.
Ne dites pas seulement « Bravo, tu as eu 10/10 », mais aussi :
👉 « Tu t’es accroché même si c’était long »,
👉 « Tu es resté concentré plus longtemps que d’habitude ».
✅ 2. Souligner ses forces naturelles
Le TDAH vient avec des difficultés… mais aussi des qualités précieuses :
💡 Créativité, curiosité, humour, empathie, imagination…
Mettez-les en valeur autant (voire plus) que ce que vous corrigez.
✅ 3. Créer des réussites accessibles chaque jour
Il a souvent l’impression d’échouer ? Alors offrez-lui des victoires simples :
– Une mission du jour à accomplir
– Une routine réussie sans rappel
– Une tâche valorisante à la maison (être le “maître du planning”, par exemple)
Ces moments renforcent le message : “Tu es capable.”
✅ 4. Éviter les comparaisons et les étiquettes blessantes
Même dites sur le ton de la fatigue, des phrases comme
❌ « T’es toujours comme ça »
❌ « Regarde ta sœur, elle y arrive, elle »
… abîment profondément.
Parlez de ce qu’il fait, pas de ce qu’il est.
Et évitez les étiquettes durables (fainéant, bébé, insolent, etc.).
✅ 5. Expliquer son fonctionnement pour qu’il se comprenne
Quand on comprend son cerveau, on arrête de se blâmer.
Dites-lui par exemple :
👉 « Ton cerveau va très vite, parfois trop vite. Ce n’est pas de ta faute si tu oublies, mais tu peux apprendre à t’organiser autrement. »
Nommer les choses, sans les excuser ni les dramatiser, c’est restituer du pouvoir à l’enfant.
✅ 6. Protéger les moments de connexion
Les enfants TDAH sont souvent en conflit, en négociation, en tension avec l’adulte.
Mais plus que jamais, ils ont besoin de sentir :
“Je suis aimé, même quand je suis difficile.”
Des moments de jeu, de câlins, de fous rires, même courts, restaurent le lien et renforcent l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.
En résumé
Un enfant TDAH ne choisit pas d’être en décalage. Mais il intériorise très vite le rejet qu’il ressent à cause de ce décalage.
Votre regard sur lui, vos paroles, vos encouragements… peuvent être un véritable rempart contre cette impression d’être “nul”.
Et c’est ce regard qui lui permettra, malgré les obstacles, de se dire :
“J’ai des difficultés, mais je ne suis pas une erreur.”
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