
Mon enfant comprend bien, mais n’écrit rien : ce que ça cache vraiment (TDAH + DYS)
✏️ Votre enfant écoute, suit en classe, comprend ce qu’on lui explique…
Mais devant sa feuille, il n’écrit rien. Ou presque rien.
Au mieux quelques mots. Au pire, rien du tout.
➡️ Et pourtant, ce n’est ni de la paresse, ni de la provocation.
C’est le signe d’un décalage profond entre ses compétences orales et ses capacités d’expression écrite, très fréquent en cas de TDAH, de dysgraphie ou d’autres troubles DYS.
🧠 Ce que ça cache vraiment
1. Un effondrement de la chaîne cognitive en situation d’écriture
Écrire mobilise une multitude de fonctions mentales à la fois :
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Organisation des idées (mémoire de travail)
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Choix des mots (accès lexical)
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Planification syntaxique
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Coordination motrice
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Orthographe, calligraphie
-
Gestion de l’attention
📌 Chez un enfant TDAH et/ou DYS, cette chaîne se sature très vite.
Son cerveau comprend, mais ne parvient pas à “descendre” l’information jusqu’à la feuille.
🔍 Source :
Berninger, V. et al. (2008) – Writing and Neurodevelopmental Disorders
2. Une surcharge mentale paralysante
L’enfant sait ce qu’il veut dire, mais :
-
Il doit rester concentré pendant qu’il écrit
-
Il doit contrôler ses gestes
-
Il a peur de faire des fautes ou d’échouer
💥 Cela crée une pression mentale qui paralyse l’action.
C’est ce qu’on appelle l’effet de “double tâche” : la tâche devient impossible par excès d’efforts simultanés.
🔍 Source :
Barkley, R. (2015) – ADHD and Executive Functioning
3. Un trouble associé souvent ignoré : la dysgraphie
De nombreux enfants TDAH présentent une dysgraphie, c’est-à-dire :
-
Une écriture lente, douloureuse ou illisible
-
Une crispation musculaire
-
Une fatigue rapide à l’écrit
🧠 Le cerveau choisit alors d’éviter l’écriture pour se protéger.
Cela peut passer pour du “rien”, mais c’est souvent une stratégie inconsciente d’économie d’énergie.
🔍 Source :
Ajuriaguerra, J. (1964) – La dysgraphie. Étude neuropsychologique
✅ Que faire concrètement ?

1. Adapter l’évaluation des connaissances
Si votre enfant comprend à l’oral, proposez :
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Des réponses orales (enregistrement vocal)
-
Du texte à trous, du choix multiple
-
L’utilisation d’un ordinateur ou dictée vocale
👉 Cela permet d’évaluer ce qu’il sait réellement, sans être bloqué par l’écriture.

2. Soulager la pression autour de l’écriture
À la maison :
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Séparer clairement les objectifs : “on travaille l’idée” / “on travaille l’écriture”
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Autoriser l’enfant à dicter ce qu’il pense
-
Ne pas le forcer à écrire “pour s’entraîner” s’il est épuisé
🧸 L’objectif est de rendre à l’écrit sa fonction de communication, et non de punition.

3. Faire reconnaître officiellement ses besoins
Si l’écriture est systématiquement un blocage :
-
Demandez un bilan orthophonique ou en ergothérapie
-
Discutez avec l’école pour mettre en place des aménagements (PAP, PPS)
📌 Ce n’est pas tricher que d’aménager l’écrit. C’est rétablir l’équité.
🎯 En résumé
Un enfant qui ne produit rien à l’écrit n’est pas un enfant qui ne sait rien.
Il est souvent en surcharge, en blocage moteur ou cognitif.
Adapter ses supports et ses outils ne diminue pas ses efforts :
👉 cela lui permet d’accéder à son propre potentiel.
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