
Quand un enfant rechigne à faire ses devoirs, beaucoup de parents ou enseignants pensent à de la paresse, du refus ou du manque de volonté.
Mais deux causes — fréquentes et souvent confondues — peuvent se cacher derrière ce “blocage” :
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un TDAH (trouble déficit de l’attention / hyperactivité),
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une anxiété scolaire (souvent liée à la peur de l’échec ou de ne pas être à la hauteur).
Dans cet article, on va voir :
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En quoi ces deux mécanismes diffèrent.
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Comment identifier quand c’est “TDAH” ou quand c’est “anxiété scolaire”.
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Quelles stratégies mettre en place selon la cause.
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Ce qu’il faut éviter.
1. Mécanismes et différences : TDAH vs anxiété scolaire
1.1. TDAH : l’attention qui déraille
Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental. Il se manifeste par trois grands “piliers” : inattention, impulsivité, et hyperactivité (ou agitation mentale) selon les profils.
Quand un enfant TDAH “bloque” face aux devoirs, ce n’est pas parce qu’il “veut pas” : c’est que son cerveau a du mal à maintenir l’effort attentionnel, à organiser les tâches, à gérer le temps et à inhiber les distractions internes ou externes.
Il peut :
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se lancer dans une tâche puis l’abandonner (ou passer à une autre) ;
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oublier des consignes ou des étapes intermédiaires ;
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être “absent” mentalement bien qu’il soit physiquement présent ;
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avoir besoin de multiples relances ou renforts ;
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ressentir une surcharge cognitive — c’est-à-dire que trop d’informations arrivent, l’enfant ne peut pas tout traiter.
Le TDAH n’est pas un refus, mais une difficulté du fonctionnement exécutif : l’enfant ne parvient pas à “garder le fil”.
1.2. Anxiété scolaire : la peur de ne pas y arriver
L’anxiété scolaire, ou anxiété de performance, se manifeste quand l’enfant ressent une pression interne forte : peur de l’erreur, crainte du jugement, peur d’être “nul”, d’échouer.
Face aux devoirs, cela peut donner :
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une paralysie mentale : “je ne sais pas par où commencer”, “et si je me trompe ?” ;
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de la procrastination (repousser jusqu’au dernier moment) ;
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des comportements d’évitement (aller dans une autre pièce, “ne pas trouver le matériel”, aller “s’aérer” longtemps) ;
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l’enfant peut être hyper concentré… mais sur ses pensées anxieuses (ruminations, inquiétudes), plutôt que sur la tâche scolaire ;
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le perfectionnisme : il veut que ce soit “parfait”, et la moindre incertitude le bloque.
Ce type d’anxiété amène une hypervigilance interne : l’enfant surveille ses pensées, ses erreurs possibles, les opinions des autres, ce qui détourne l’attention de la tâche.
2. Comment différencier les deux ?
2.1. Indicateurs d’un blocage lié au TDAH
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Il y a souvent d’autres signes : agitation, impulsivité, oubli fréquent, difficulté à organiser, transitions difficiles, perception du temps altérée.
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Le blocage n’est pas spécifique aux devoirs : cela peut se produire pour toute autre tâche “penible” ou prolongée (rangement, projet, tâche ménagère).
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L’enfant peut réussir certaines tâches quand elles sont ludiques ou motivantes — c’est le fameux “hyperfocus” sur ce qui l’intéresse.
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Le blocage est souvent plus visible dans les matières demandant beaucoup de concentration ou d’écriture.
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Les aides externes (pause, découpage, relance fréquente) améliorent la productivité.
2.2. Indicateurs d’un blocage lié à l’anxiété
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Le blocage apparaît souvent plus dans les matières “importantes” ou celles où l’enfant se sent “jugé” (mathématiques, rédaction).
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Il peut verbaliser la peur : “et si je me trompe ?”, “et si je fais une faute ?”, “et si le professeur voit que je ne sais pas”.
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On observe des signes de stress (tension musculaire, tête dans les mains, agitation incohérente, pleurs).
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Le blocage peut apparaître même si l’enfant est parfaitement vigilant ailleurs (c’est la peur qui “vole” l’attention).
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Il peut y avoir des anticipations anxieuses : anxiété avant les devoirs, ou refus dès qu’on l’annonce.
2.3. Quand les deux sont mêlés
Il est très fréquent que le TDAH et l’anxiété scolaire coexistent. L’enfant TDAH peut développer de l’anxiété à force de s’apercevoir qu’il “ratte” souvent, d’être sanctionné, ou d’être comparé.
Dans ce cas, le blocage devient une combinaison : des difficultés attentionnelles + une peur forte d’erreur. Le mélange est plus dur à démêler, mais les stratégies doivent cibler les deux volets.
3. Stratégies concrètes selon la cause
3.1. Si c’est majoritairement TDAH : aider le “fonctionnement”
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Découper les devoirs en petites étapes : rendre visible ce qu’il faut faire (1. lire consigne, 2. plan, 3. exécution).
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Alterner les types de tâches (écriture, lecture, oral) pour éviter la lassitude cognitive.
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Rythmer avec des pauses courtes actives : marcher, étirer, bouger un peu pour “relancer” l’attention.
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Utiliser des outils visuels ou supports externes : minuteur, sablier, chronomètre, tableau de progression, checklists.
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Minimiser les distractions : un espace épuré, sans bruit parasite, sans écran inutile.
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Bouger pendant l’étude : posture debout, ballon d’équilibre, “activité physique légère” pendant que l’esprit travaille.
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Renforcer positivement chaque avancée : valoriser les étapes accomplies, même partielles.
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Temps “bonus” ou allégement pour les matières particulièrement exigeantes en concentration.
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Coaching ou accompagnement spécialisé : aide méthodologique, tutorat, suivi neuropsychologique.
3.2. Si c’est majoritairement anxiété scolaire : travailler la peur plutôt que l’action
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Démystifier l’erreur : le droit à l’erreur est normal. On peut prévoir des “temps d’erreur” où l’enfant s’entraîne sans enjeu.
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Exposition progressive : commencer par de petites tâches, avec peu de pression, puis augmenter au fur et à mesure.
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Techniques de relaxation / respiration pour calmer l’anticipation anxieuse avant de commencer les devoirs.
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Dialogue apaisant : verbaliser ses peurs, les nommer, rassurer l’enfant sur ses capacités.
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Rendre le cadre sécurisant : place fixe, matériel prêt, consignes claires et non intimidantes.
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Encourager la concentration sur le processus, pas sur le résultat : valoriser l’effort, le déroulé, l’application.
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Cognitif : recadrer les pensées anxiogènes (ex : “Si je fais une erreur, ce n’est pas la fin du monde”).
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Intervention psychologique (TCC, thérapie comportementale ou thérapie du performance) si l’anxiété est sévère.
3.3. Si les deux sont présents : l’augmentation combinée
Dans les cas combinés, il faut un plan intégré :
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Intégrer des stratégies pour le TDAH (structure, pause, découpage, réduction des distractions).
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Ajouter des stratégies pour l’anxiété (sécurisation, recadrage, relaxation).
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Surveiller le stress de l’enfant (ne pas surcharger).
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Coopérer avec l’école (aménagements, bienveillance, prolongations de délai si nécessaire).
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Aide psychologique si besoin (anxiété chronique) + suivi du TDAH.
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Adapter progressivement la charge plutôt que tout imposer dès le début.
4. Ce qu’il faut éviter – pièges courants
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Imposer “plus d’efforts” sans ajustement : l’enfant n’y parviendra pas plus par la volonté seule.
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Crier, culpabiliser, comparer : cela alimente la peur et/ou la démotivation.
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Passer directement à la sanction ou punition : cela renforce l’évitement ou l’autocritique.
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Demander un travail “parfait” : l’anxiété de performance va bloquer davantage.
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Ne pas ajuster le cadre (distractions, temps long, consignes floues) : l’environnement peut “tuer” l’attention.
5. Conclusion et pistes pour les familles & enseignants
L’un des premiers pas est de comprendre “pourquoi” l’enfant bloque. Est-ce un cerveau qui ne tient pas l’effort, ou une peur de l’erreur trop forte — ou les deux ?
Se tromper de diagnostic, c’est utiliser des stratégies qui, au pire, accentuent la souffrance.
👉 Pour les parents & enseignants : tester des adaptations selon les hypothèses, observer les résultats, ajuster.
👉 Pour l’enfant : se sentir compris, qu’on accepte ses difficultés sans jugement, qu’on valorise ses progrès, et qu’on lui donne des outils pour avancer.
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