Chez de nombreux adultes atteints de TDAH, les achats impulsifs sont une réalité fréquente, parfois difficile à maîtriser. Ce comportement n’est pas un simple manque de rigueur ou une faiblesse de volonté : il est directement lié au fonctionnement neurocognitif du trouble.
Le lien entre TDAH et comportements d'achat impulsifs
Le TDAH impacte plusieurs fonctions exécutives essentielles :
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Le contrôle inhibiteur (difficulté à freiner une impulsion immédiate),
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La planification et la gestion des priorités,
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La régulation émotionnelle,
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Et la recherche de récompenses (système dopaminergique altéré).
Ces éléments rendent plus vulnérable face à l’impulsivité, notamment dans un environnement de surconsommation où les sollicitations sont constantes.
Selon une étude publiée dans CNS Spectrums (2016), les adultes TDAH présentent un risque accru de comportements de type “compulsive buying disorder” (trouble des achats compulsifs), notamment en période de stress ou de surcharge émotionnelle [1].
Pourquoi cela survient-il ?
Les achats impulsifs servent souvent à :
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Apaiser une tension ou une émotion inconfortable (stress, ennui, frustration),
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Stimuler une sensation de nouveauté ou de plaisir rapide (dopamine),
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Créer une illusion de maîtrise ou de récompense immédiate.
Mais ces achats sont généralement suivis d’une forme de culpabilité ou de regret, ce qui peut alimenter un cycle répétitif.
Des stratégies concrètes pour limiter les achats impulsifs
Voici quelques pistes validées par la recherche et l’expérience clinique :
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Mettre en place un “temps tampon”
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Reporter systématiquement l’achat de 24 à 48 heures.
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Cette simple pause aide à réactiver le cerveau rationnel (cortex préfrontal).
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Utiliser un budget “plaisir” défini
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Allouer chaque mois un montant fixe destiné aux petits achats impulsifs autorisés.
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Cela permet de préserver une forme de liberté tout en gardant le contrôle.
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Identifier les déclencheurs émotionnels
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Tenir un carnet des moments où les achats sont les plus fréquents (fatigue, conflits, surcharge mentale...).
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Repérer ces schémas permet d'agir autrement, en remplaçant l'achat par une action plus régulatrice (ex. mouvement physique, appel à un proche, tâche courte gratifiante).
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Bloquer temporairement les moyens d'achat
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Utiliser des outils comme OnlyOne, Bankin’, ou encore désinstaller les applications d’e-commerce pour créer une friction cognitive.
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Et sur le plan psychologique ?
Le travail sur l'impulsivité peut aussi passer par un accompagnement spécialisé : TCC (thérapies cognitivo-comportementales), coaching spécialisé TDAH, ou groupes de soutien. Ces approches permettent de renforcer les capacités d'autorégulation et de comprendre les mécanismes sous-jacents.
En résumé
Les achats impulsifs chez l’adulte TDAH ne sont ni un caprice ni un manque de maturité. Ils sont l’expression d’un besoin non régulé, souvent lié à un déficit de dopamine et à une difficulté à moduler les émotions.
Les stratégies les plus efficaces sont celles qui respectent le fonctionnement naturel de la personne, tout en offrant des outils concrets et accessibles. C’est l’un des principes fondateurs de la méthode ADENN.
Sources :
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Black, D. W., Shaw, M., & Blum, N. (2016). Compulsive buying disorder: A review of the evidence. CNS Spectrums, 21(5), 362-372. https://doi.org/10.1017/S109285291500045X
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Barkley, R. A. (2011). Executive Functions: What They Are, How They Work, and Why They Evolved. Guilford Press.
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Billieux, J. et al. (2008). Impulsivity and compulsive buying: A cross-cultural study. Behaviour Research and Therapy, 46(6), 693–699.